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Le CPE éclairage, la solution pour faire des économies garanties à qualité maintenue

12 Février 2014 , Rédigé par Henri Coulloumme-Labarthe

Le Contrat de Performance Energétique (CPE), modèle contractuel très courant dans les pays anglo-saxons, n'est apparu que récemment dans notre pays, à la faveur de la Directive Européenne sur les Services Energétiques de 2005, qui encourageait les Etats membres à mettre en oeuvre ce type de mécanisme pour promouvoir l'efficacité énergétique.

Force est de constater qu'après les premières expériences de la fin de la décennie 2000, et les incitations financières apparues depuis (éligibilité des CPE aux Certificats d'Economie d'Energie), le bilan reste maigre en volume alors aucun phénomène d'accélération ne se fait sentir.

Outre les difficultés inhérentes à un process de contractualisation complexe pour les organismes publics, du point de vue juridique notamment, il est clair que les rentabilités souvent faibles des opérations visées, rénovation des systèmes de chauffage et encore plus du bâti ont refroidi les ardeurs aussi bien des donneurs d'ordre que des compétiteurs : le principe "gagnant-gagnant" de partage des économies générées ne fonctionne que s'il repose sur une valeur globale significative compte tenu du temps et des dépenses engagées depuis l'audit préalable jusqu'à la contractualisation, en passant par le dialogue compétitif.

Etonnamment, l'éclairage reste le plus souvent exclus du champ des CPE lancés par les ministères ou les collectivités alors que cette utilité représente plus de 30% des consommations électriques des bureaux, de 50% de celles des écoles. C'est d'autant plus incompréhensible que le risque sur les économies réelles est fortement diminué du fait qu'il n'est pas dépendant des variables climatiques, à l'inverse des autres usages. Or, nous constatons encore cette année avec cet hiver qui bat de records de douceur que la prédiction des températures devient pratiquement impossible et laisse planer une forte incertitude sur les rentabilités d'action d'isolation ou d'amélioration des équipements climatiques.

L'éclairage au contraire dans de nombreux établissements tertiaires (c'est aussi le cas dans l'industrie) fonctionne souvent selon un protocole connu, identique selon les saisons, de sorte que la situation de référence est facile à établir et que la variable d'économie repose essentiellement sur la performance des équipements renouvelés.

D'autre part, le coût du CPE se trouve dans cette situation réduit du fait de la légereté de l'instrumentation à déployer où des mesures de consommation instantanées avant et après travaux peuvent suffire pour garantir un niveau de précision satisfaisant des économies réalisées, dans la mesure où l'usage n'est pas modifié.

Evidemment, il existe aussi des situations comportant des opportunités de réduire les temps de fonctionnement de l'éclairage mais même dans ce cas des modèles statistiques simples existent permettant d'appréhender les économies additionnelles tandis que la période -longue- de mise en place du CPE permet de réaliser des expérimentations simples dans des locaux-tests pour identifier des gisements d'économie précis.

Enfin, concernant les équipements d'éclairage, la progression formidable de la technologie LED engendre des réductions de coûts d'achat à la fois sur les LED elles-mêmes mais aussi sur les technologies traditionnelles (fluorescence...) dont les tenants consentent à des rabais importants pour maintenir leurs parts de marché. Cette réduction associée aux économies d'énergie et à la plus grande longévité des équipements est une vraie aubaine pour les maîtres d'ouvrage et leurs contractants, qui peuvent ainsi envisager des perspectives de rentabilité de plus en plus intéressantes.

On le voit, ces nombreux éléments devraient concourir à faire de l'éclairage un "incontournable" de la rénovation énergétique, et ce bien que le dispositif des CEE ne lui soit guère favorable (cf mon article précédent). Malheureusement, les maîtres d'ouvrage ne s'y intéressent guère. Cette situation s'explique il est vrai par le fait qu'ils sont souvent conseillés par des AMO bureaux d'étude chargés d'établir le cadre contractuel, ceux-ci n'ayant qu'une très médiocre connaissance technique du domaine ; pour éviter les risques inhérents à des préconisations approximatives, ils arrivent généralement à convaincre leurs donneurs d'ordre de ne pas traiter l'éclairage, ces derniers ayant eux-mêmes souvent une connaissance très ténue des enjeux et perspectives d'amélioration.

Un grand pas sera franchi lorsque des exemples réussis de CPE comportant un volet éclairage seront mis en lumière. En attendant, il est souhaitable que les donneurs d'ordre publics, mais aussi leurs prestataires, en tant que leaders de l'énergie et de la construction, ouvrent les yeux et s'entourent des compétences adéquates pour réaliser des économies durables sur leurs parcs d'éclairage.

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